On a tous des raisons différentes de partir en voyage. Elles sont variables selon notre histoire, les époques et les envies. Besoin de découverte et de dépaysement, ou bien de repos et de farniente, de souffler et de se ressourcer , envie de nouvelles expériences ou de sortir de sa zone de confort. Il y a mille et unes raisons de faire son sac et de mettre la clé sous la porte.
Il y en a une que certains appellent la « travel therapy », je n’ai rien inventé. Sorte de mix entre voyage initiatique et retraite productive. Une façon de se mettre en retrait de son environnement habituel, se retrouver face à soi même, seul ou pas d’ailleurs ( mais c’est plutôt en solo que l’on colle plus à nos aspirations profondes ) . Expérimenter autre chose, ou avancer sur des projets. Une façon parmi d’autres de s’extraire du tourbillon de nos vies pour s’enrichir de nouveautés, se perfectionner, ou tout simplement prendre du temps pour soi-même. Beaucoup de jeunes personnes en font l’expérience, souvent à l’âge du passage à la vie d’adulte. Entre les études et la vie active. Un moyen de s’émanciper du milieu familial, de grandir et de trouver sa voie. C’est d’ailleurs plus courant dans les pays anglo-saxons. Ou bien comme ces « tourdumondistes »; partir un an autour du monde avec un sac à dos avant de « rentrer dans le moule », d’autres, plus âgés sortent du moule justement un peu plus tard avec famille et enfants…
La travel therapy, c’est un peu tout ça , et c’est assez personnel au fond. Peut importe la forme qu’elle revêt, elle a toujours vocation à nous faire du bien et à nous rendre meilleur. Pas besoin d’être au bout du rouleau pour l’expérimenter. Ça n’est pas une fuite, bien au contraire. Un peu comme la méditation ; c’est un moyen d’être plus en présence avec soi même, de prendre du recul sur sa vie, de s’améliorer, d’être aligné avec ce moi idéal qu’on a tous en tête.
Partir un peu à l’aventure en sortant de son train-train quotidien, même si cela peut être très déstabilisant va forcément nous enrichir.
Pour quoi faire me direz-vous ? Mais tout, justement, tout ce qui peut vous tenir à cœur, tout ce qui pourrait être important pour vous mais que vous remettez sans cesse, parce qu’il y a toujours mieux à faire, parce que ce n’est jamais le bon moment, parce qu’il y a forcément d’autres frais nécessaires, des obligations et des impératifs, parce qu’on ne parle pas suffisamment bien les langues étrangères ( ça c’est très courant chez nous français) , mais autant le dire : parce qu’on a peur aussi de se lancer. Pas besoin d’aller loin, à l’autre bout du monde en « terre inconnue », pas besoin non plus de partir un an en vendant meubles et objets et en rangeant sa vie dans des cartons au garde-meubles ou dans le garage des parents!
Ça peut très bien n’être qu’une parenthèse, un petit moment pour soi. Un mois de randonnée sur les chemins de Compostelle, Une semaine de stage de poterie en Normandie, un week-end dans une cabane dans les arbres, que sais-je encore! Mais seule condition que ce soit vraiment important pour vous ( pas des vacances pour faire plaisir aux enfants, ou un week-end en amoureux ) , mais qu’il y ait un but profond à ce voyage, comme ces écrivains qui s’exilent dans un coin perdu pour écrire leur nouveau roman… Vous voyez de quoi je parle. Toutes ces choses qu’on a toujours souhaité du plus profond de soi, celles qu’on trimballe un peu comme des casseroles ( des regrets autant le dire ! ) , oui ces choses que l’on remet toujours.
Parfois c’est un travail bien plus profond qu’il est possible de faire en étant seul avec soi même. Se voir capable de tellement d’exploits finalement. Être fier de soi et être heureux n’est pas quelque chose d’égoïste, loin de là. Vous avez remarqué comme les gens heureux et bien dans leur peau irradient sur leur entourage ? Comme ils transmettent la joie et l’enthousiasme autour d’eux ? La travel therapy nous plonge dans cet état d’esprit, et le partage en est une des conséquences.
Ne dit-on pas souvent « Partir pour mieux revenir ». Parce que ces retraites peuvent être très productives, dès lors qu’on se retrouve avec un minimum, loin de chez soi et de notre environnement . On est seul avec ce qui est essentiel pour nous. Un minimalisme qui s’impose de lui même et qui est propre à chacun d’entre nous. Notre minimum vital, pas de superflus, pas de parasites. Et comme il s’agit d’une thérapie, pensez juste à ce qui pourrait vous faire du bien à vous, et rien qu ‘à vous. Votre essentiel. C’est se désencombrer , se délester un maximum, et être capable d’y prendre du plaisir, se sentir léger et concentré sur ce pour quoi on part. Sur ce qui est important pour soi, sur les objectifs qu’on peut se fixer.
Qui dit thérapie, dit soin ou maladie, mais ici pas besoin d’être un grand malade pour partir en voyage !!! Parfois c’est juste se faire du bien, agir pour soi et notre bien-être au sens large. Le voyage permet cela dans le sens où il élimine ce qu’il y a autour généralement. Qu’est-ce que je veux améliorer chez moi? Qu’est-ce qui peut me rendre meilleur? Qu’est-ce qui ferait mon bonheur? Sont autant de questions auxquelles la « travel therapy » peut répondre dès lors qu’on se penche dessus.
Améliorer son estime de soi, sa confiance en soi à partir du moment où on se sent capable de faire des choses « extraordinaires ». Pas besoin de faire des expéditions en autonomie dans des milieux hostiles pour ça ! Mais juste être capable de sortir de notre environnement et de s’adapter à autre chose, d’aller vers les autres pour les plus timides, apprendre à vivre avec peu, apprendre à se débrouiller seul quand on se sent assisté dans nos vies, apprendre à se dépasser physiquement si on choisi cette voie là. Toutes ces choses « extraordinaires », celles qui ne sont pas dans nos vies ordinaires. Ces capacités d’adaptation augmentent incontestablement le charisme de ces voyageurs. En expérimentant cela seul on ressent cette fierté très personnelle de se savoir capable de beaucoup de choses.
Depuis quelques années j’expérimente cette voie là pour plusieurs raisons. Non pas que ma vie me rende malheureuse, mais je suis une perpétuelle insatisfaite. Hypersensible, touche-à-tout, et perfectionniste, imaginez le tableau. Le temps passe trop vite et mon cerveau déborde trop souvent d’idées et de projets. Par moment je ne maitrise plus le tourbillon qu’est ma vie. Trop souvent essentiellement tournée vers les autres, enfants, compagnon, famille, proches, mon métier, je m’éloigne trop de mes aspirations profondes. De ce que je souhaite sincèrement faire de ma vie et de mon temps. Le temps est une denrée précieuse et je n’ai pas de télécommande pour appuyer sur pause. Le seul moyen que j’ai trouvé c’est de partir seule en voyage.
Sans attendre que la cocotte-minute ne monte trop en pression, je pars. C’est le moyen pour moi de pratiquer le yoga et la méditation quotidiennement. Ce que je ne parviens jamais à faire plus de quelques semaines d’affilée le reste du temps ( mais comment font les autres pour faire une séance tous les matins !? ) . Plus de temps pour lire et pour écrire. Et ce temps pour me sentir capable de plus. Comme de me débrouiller seule, de m’exprimer dans une langue étrangère, me débrouiller avec les quelques dix kilos de bagage que je prends sur mon dos, le minimum. Aller vers les gens moi qui suis plutôt une recluse dans mon petit univers. Ça me boost dans mes projets, en me sentant concentrée, sans plus aucune autre excuse pour procrastiner. Chez moi c’est tellement facile de remettre les choses. Ne serait-ce que de m’occuper du blog ! Ces voyages sont des retraites productives pour moi. J’arrive à prendre un rythme et une discipline que je n’ai pas lorsque je suis chez moi. l’esprit libre je deviens encore plus créative et productive.
Je ne peux pas m’extraire complètement de cette vie pour une vie qui serait idéale à mes yeux. Mes enfants sont trop grands pour me suivre, mais pas assez pour que je m’expatrie encore. Mes revenus dépendent encore trop de mon emploi pour que je le quitte pour de bon, mais j’y travaille en explorant diverses solutions. Et puis il y a toujours multiples raisons ( ou excuses ! ) pour ne pas sauter le pas à changer de vie. Alors dans cet entre-deux vies, j’ai choisi cette alternative ; la « travel therapy ».
On a tous des références en tête de ces voyages qui changent la vie, et qui changent profondément les personnes. J’ai commencé jeune avec les aventures de Tintin ! Blague à part, Des films comme « sept ans au Tibet » et « into the wild » m’ont marquée comme beaucoup d’entre nous. Des ouvrages comme « L’alchimiste » de Paulo Cuelho et « un homme heureux » de Laurent Gounelle en font également partie , ainsi que des artistes exilés comme Jacques Brel ou Gauguin.
Mais la jeune génération et internet sont aussi des mines d’inspiration en matière de voyages et de développement personnel. De ceux qui ont pris le voyage comme moyen de s’améliorer, de s’épanouir ou de changer de vie. Même si certains ne sont plus en « travel therapy » à proprement parler, et sont devenus depuis des nomades digitaux ( rappelez-moi de vous faire un article d’ailleurs, si le sujet vous intéresse… ! ) , ils ont pu m’inspirer à certains moments, la liste n’est pas exhaustive bien sûr. Et au passage je remercie certains d’entre eux, qui malgré leur jeune âge ont une vision des choses très pertinente qui a su faire évoluer la « routarde à l’ancienne » que j’étais , à vivre le voyage autrement. Pas uniquement comme un moyen de découverte tout court, mais de découverte de soi.
CHAÎNES YOUTUBE, BLOGS, ET RÉSEAUX SOCIAUX ;
La chaîne de Laëtitia « Le corps, la maison, l’esprit »
Jean-Loup Lebrun et sa chaîne du même nom ( C’est par ici ) initialement nommée « travel therapy » justement.
Le blog d’Alex Vizéo et ses vidéos
Peggy et son site « En douceur », toute en féminité elle partage sa vie de nomade digitale sur les réseaux.
Margaux de « Go find yourself » au titre très explicite…
Abigaïl de « Voyageuse au naturel »
Belle journée.