On pourrait penser que manger bio c’est manger sain. Quand j’ai commencé la « transition alimentaire » contre la mal-bouffe en Bezonie, c’est ce que je pensais. Je me suis dit facile! Juste à remplacer ce que l’on mange par du bio. Mais en fait c’était une grosse erreur!!! Je me suis retrouvée avec plein d’aliments industriels, suremballés, très chers, trop gras, trop sucrés et trop salés dans mon panier… Bref ce n’était pas ça qui me semblait bon encore. Il n’y avait pas grand intérêt en fait, mis à part supprimer quelques pesticides, conservateurs et additifs. Je dis quelques, car on le sait bien maintenant, à acheter des produits biologiques en hypermarché, on se retrouve avec des produits dont la production n’est pas d’une aussi bonne qualité qu’en magasins spécialisés, et qui plus est ont parfois un bilan écologique désastreux (transports et emballages). Quant au bilan éthique et humain il n’est pas non plus très glorieux (à l’exemple de l’exploitation de migrants sans papiers en Espagne), car les centrales d’achat des grandes enseignes sont peu regardantes, ce qui tendrait à changer…
En fin de compte on mangeait bio certes, mais toujours pas très sainement, ni éthique et avec un impact écologique pas terrible. Plats préparés, gâteaux, viandes assaisonnées et emballées, desserts industriels… Il nous fallait trouver d’autres alternatives car tout ça n’allait pas. Quand je lisais les compositions des produits de nos achats, certes la plupart des ingrédients et composants étaient « naturels » mais les ratios nutritionnels pas toujours très top, encore trop d’arômes, de sucres, de sel et de graisses…
La solution c’était peut être alors de se tourner vers des matières premières les plus brutes possibles, locales, des aliments simples et de base, achetés en vrac dans des biocop ou magasins du même type, et CUISINER. La vraie solution est là en fait pour une alimentation plus saine. Manger des produits le moins transformés possible. Dans la simplicité. Fruits et légumes frais de saison, graines en tous genres et légumes secs, riz, pâtes et céréales. Réduire viandes et laitages. Se tourner vers des producteurs locaux, des circuits courts autant que possible, avec des réseaux comme les AMAP, la « ruche qui dit oui » ou des marchés de producteurs. Tous n’ont pas le label bio (la certification est parfois longue, coûteuse et pénible pour eux) alors que dans les faits ils le sont « quasiment », et bien souvent ils sont en agriculture raisonnée, traditionnelle, et du fait de leur proximité il est facile de se renseigner et d’avoir des informations claires, transparentes et sincères. Il n’y a plus qu’à CUISINER, CUISINER, CUISINER! Acheter le moins possible de produits industriels et transformés. Je me dis souvent que tout ce qui se fait en usine doit pouvoir de faire « grosso-modo » à la maison, dans la simplicité. Et finalement, malgré quelques « ratages », tout le monde est très heureux devant une tournée de crêpes pour le goûter, ou de le brioche au petit déjeuner!
Nous n’avons pas trop de temps dans nos vies modernes pense-t-on au début. C’est vrai, c’est tellement vrai! quand on est des citadins d’autant plus. Entre le boulot, la famille, les enfants, la maison, les activités des uns et des autres, les transports, les loisirs, être connectés et actifs en tout et à toute heure, présenter bien et être au toujours au top. Je connais ça… Alors cuisiner et faire le maximum soi-même, où trouver les temps? Peut être tout simplement en reconsidérant nos priorités! En changeant de point de vue sur nos propres vies. Pour ma part, je me suis dit qu’une de mes priorités était de mieux manger, de bien nourrir ma famille et d’éduquer mes enfants autant à l’alimentation qu’à un mode de vie plus sain et respectueux de l’environnement. A partir du moment où c’est devenu une priorité, voir même une nécessité, alors ça devient une question d’organisation. Une organisation qui met parfois un peu de temps à se mettre en place c’est vrai, pas toujours évidente, avec des réussites autant que des essais et des ratés. Le tout étant de ne pas se décourager et de persévérer. S’organiser pour s’approvisionner en bons produits, et pour les cuisiner. Il faut anticiper quand on a un peu de temps pour s’avancer . Préparer de plus grandes quantités, pour plusieurs repas, ou pour les « gamelles » si vous avez besoin de repas à emporter pour le boulot. En conserver au congélateur ou en conserve, et pour les produits qui sont moins fragiles comme les biscuits en faire une grosse boîte plutôt qu’une petite fournée. Sincèrement faire une tournée de yaourts ça prend moins de 5 minutes (après c’est juste le temps de prise en yaourtière qui est long et qu’il faut juste anticiper). L’anticipation évite de se retrouver dépourvu et de céder à la précipitation et à la facilité du vite fait, de commander un truc ou de passer chez machin-truc acheter un repas tout fait. Et il reste toujours la possibilité d’une assiette de pâtes-sauce tomates-fromage, pour dépanner!
Finalement une alimentation simple, biologique autant que possible et avec des produits de base c’est peut être ça manger sainement. Adaptée au régime alimentaire de chacun, que vous soyez végétarien/ végétalien ou pas, sans gluten ou sans lactose. En fonction de vos besoin nutritionnels, régime hypocalorique pour certains ou prise de masse pour d’autres. Une alimentation un peu « à l’ancienne » diraient certaines personnes, assez variée, suivant les saisons. Une fois que le rythme est pris de faire le pain, les yaourts, les gâteaux et les repas par exemple. Et que le réseau d’approvisionnement est rodé (le marché, les petits commerçants, la biocop ou autre, l’amap et un petit tour au supermarché du coin pour le reste) au final on n’y passe pas tant de temps que ça, au contraire, et on s’évite le stress et la fatigue des commandos pour famille nombreuses en hypermarchés (j’ai connu ça!). On développe un relationnel sympa avec des petits commerçants et des producteurs. En faisant le bilan, nous sommes tous en relativement bonne santé, avec peu ou pas de problèmes de poids, et cerise sur le gâteau on fait des économies en évitant un maximum les produits transformés et industriels, même en mangeant bio. Et dernier bon point pour ceux qui y sont sensibles comme moi, à se nourrir de la sorte on réduit notre impact sur la planète.